Arriver au Vietnam, c’est découvrir les scooters qui règnent sur les villes, où ils ont largement supplanté les vélos.
Ils occupent les trottoirs, parce qu’il faut bien stationner quelque part,
et c’est eux qui donnent leur rythme effréné aux villes car rien ne les arrête.
Plus généralement, motos, automobiles, vélos et piétons avancent en suivant une seule règle : ne pas marquer d’arrêt. Une exception quand même… Lorsqu’il y a des feux rouges au croisement des grandes artères, les automobiles s’interrompent. Mais les motos et les vélos se faufilent dès que possible.
Aux rugissements des moteurs s’ajoutent les coups de klaxons pour signaler aux conducteurs latéraux qu’ils doivent faire attention, ou pour prévenir celui qui est devant qu’il est temps de démarrer. Le boucan des véhicules déchaînés (c’est le mot qui me vient pour ces sons qui vrillent les tympans) est tel qu’on ne s’entend qu’en criant.
Au début, le touriste voit ces motards comme une horde impitoyable et croit qu’il ne pourra jamais passer, puis il se décide à traverser en suivant l’exemple des Vietnamiens qui ne semblent pas du tout incommodés et qui avancent paisiblement sur la chaussée. Une vieille femme tire sa carriole au milieu d’un grand carrefour ; de tout petits enfants descendent du trottoir sans que leur mère ne lève les yeux.
Les engins slaloment, passent à droite, à gauche, empruntent même parfois un bout de trottoir libre en évitant grand-mères et petits enfants. Le conducteur qui a l’air de foncer sur eux s’écarte au dernier moment. Ce n’est pas l’anarchie, mais un mode d’organisation qui consiste à ne faire attention qu’à l’obstacle situé immédiatement devant. Le véhicule situé derrière fait de même, bifurquant à son tour au dernier moment. Le système marche plutôt bien.
Même les animaux ont l’air de vivre en paix avec les véhicules et les poussins qui batifolent dans les caniveaux d’Hanoi ne semblent pas dérangés par la présence proche des motos.
En un sens, cela vaut mieux que nos injures parisiennes dès qu’un coup de frein intempestif survient. Ici, personne ne crie ; personne ne s’insulte… Je me suis pourtant laissé dire que les accidents sont fréquents.
De toute façon, comment faire autrement dans des villes surpeuplées où il n’y a pas de métro et pas assez de bus ? La moto est un indispensable moyen de transport pour les gens et pour les marchandises. Rien qu’à Ho-Chi-Minh, il y en a près de 9 millions pour 10 millions d’habitants (selon France 2, 12/03/2018). La moto sert à transporter des familles entières:
Les Français, habitués aux règles du code de la route, sont stupéfaits et découvrent qu’un régime politique autoritaire est beaucoup moins normé que n’importe quel pays européen pour ce qui est des comportements quotidiens? Sans doute, parce qu’il n’y a pas de solution alternative aux déplacements… mais tout de même, tous ces enfants sans casque !
Pour les transports de marchandises, c’est la même chose. Chaque touriste collectionne les photos des livreurs avec leurs improbables chargements en équilibre sur des scooters ou sur des vélos :
C’est même devenu un argument touristique et devant l’Opéra d’Ho-Chi-Minh on a installé une cargaison de vanneries en équilibre sur un vélo, comme un symbole du pays.
Nos amis Vietnamiens sont ils trop fatalistes? 47 morts par jour pour des accidents de la route….
Marie
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Oui ! Il aurait fallu l’écrire. Merci. Mais je crois que l’indignation suppose qu’on entrevoit une solution de remplacement et celle-ci sera longue à mettre en place.
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