Arrogantes, genre « je peux tout faire avec mon béton, y compris transgresser les lois de l’équilibre », excentriques, les tours Duo2, implantées dans le quartier Massena à la limite du 13e arrondissement de Paris et d’Ivry-sur-Seine, sont visibles dans tout le sud-est parisien.
De l’architecture de Paris, elles conservent la monumentalité puisqu’elles montent à 120 et 180 mètres de hauteur, mais elles prétendent périmer les notions classiques de beauté et de laideur : personne ne peut échapper à l’angle choisi par Jean Nouvel qui fait s’incliner une des tours au niveau des derniers étages.

Les jours de bonne humeur, la grande tour fait penser à une géante qui incline la tête ; la toiture de la petite tour est posée comme un bibi coquet sur la dalle du dernier étage.

Les jours d’exaspération, on trouve que cette recherche prétentieuse écrase la ligne des bords de Seine.

Bien sûr, les promoteurs ajoutent un versant « social » à leurs bâtiments. Un auditorium sera accessible de façon indépendante, par la rue ; il y aura deux jardins, et les boutiques seront des magasins de proximité.
On a adjoint aux bureaux un hôtel quatre étoiles de 120 chambres avec au sommet, un restaurant et un bar panoramique ouverts au public. Mais les clients vont-ils se précipiter dans un hôtel qui domine le périphérique. A quelques kilomètres de là les tours Mercuriales ne trouvent pas de repreneur et vieillissent et pourtant, elles sont tout près de la gare routière de Galliéni qui déversent un flot de visiteurs.

Et puis pourquoi continuer avec les grandes tours alors que se développe le télétravail et que tout le monde se lamente sur les malheurs des banlieusards obligés à d’interminables déplacements. La ZAC Paris Rive Gauche doit-elle se poursuivre comme si les alertes climatiques ne venaient pas interroger sur l’extension illimitée de Paris ?
Les vœux
Un jour encore pour envoyer des vœux, mais cette année, il faut un peu se forcer. Les nouvelles du monde sont sinistres. On cherche beaucoup pour trouver des pays où le plaisir de vivre est possible, de la Chine qui muselle son opposition, à la Russie qui interdit « Memorial », de l’Angleterre qui laisse pourrir Assange dans une prison, à l’Afrique de l’Ouest qui multiplie les coups d’Etat militaires et à l’Europe qui ne croit plus à la force de sa civilisation et qui est obsédée par la menace d’une submersion de l’étranger.
Je vous envoie cependant des voeux modestes. J’espère que la pandémie finira par se lasser et permettra à nouveau de sourire à des visages entiers…
Bien d’accord avec toi, il faudrait cesser de s’imaginer que les tours sont l’ « avenir de l’homme »! Au contraire, quoi de plus démodé? Laid et oppressant.
Bon… à part ça, il y a certainement des tas de raisons d’espérer… les jours s’allongent, la chorale a repris… et on va en trouver tout plein d’autres!
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Bien sûr, Marianne ! La liste est longue de nos plaisirs. J’aurais pu ajouter pour mon compte, les balades, les livres, le temps disponible… C’est la grande Histoire qui ne fait pas de cadeaux en ce moment !
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A Créteil on a échappé à un « arbre » tour de 40 étages appelée arbre puisque elle était supposée verdie avec de la végétation. Mais avec la mevente des espaces de bureaux elle a été raccourcie et j en suis ravie. Je ne sais que penser des constructions en hauteur. Les zones pavillonnaire me dépriment encre plus.
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Ah ! Les tours végétalisées. Il y en a une de 50mètres dans le 13e dont on aperçoit la coque d’un vert grenouille depuis le périphérique. Cette façade agressive était censée disparaître sous une forêt végétale…. Pour le moment, on ne voit pas pousser grand chose
Je ne sais pas qui est supposé arroser.
c’est en tout cas la question qu’il aurait fallu se poser avant d’ôter les grilles qui entourent les arbres de Paris et de semer des graines dans le sol ainsi libéré. Dans mon quartier les plantations sont à l’abandon. Seules les orties prospèrent. Encore sont-elles un peu souffreteuses.
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