Bastia. Le chemin des glacières

San Martino di Lota, Ville-de-Pietrabugno

Quelle séduction les hauteurs de Bastia, ces collines si raides qu’aucune zone commerciale ne risque de s’y installer, et qu’elles garantissent à celui qui les gravit la splendeur préservée d’une vue plongeant sur la mer et sur la ville !

Le grand bleu (J-M Branca)

Si l’on se retourne vers les collines, on voit de minuscules villages. Je crois que celui-ci est Santa Maria di Lota.

Village près de Bastia

Dans tous les villages, il faut un marginal : un chasseur a édifié un autel à la chasse au sanglier. De loin, les trophées ont l’air de petites poupées humaines à disposition d’un adepte fou du vaudou.

Trophée de chasse au sanglier

Nous voici engagés dans la montée pavée qui va de Ville de Pietrabugno aux glacières (nivere) qui desservaient Bastia. Au XVIe siècle, les Génois ont édifié des fosses profondes où l’on entassait la neige jusqu’à ce qu’elle se transforme en glace. Au printemps, des âniers venaient chercher les pains de glace et les amenaient en ville. Le système fonctionnait encore au début du 20e siècle.

Le chemin pavé est entouré de vestiges du monde perdu des campagnards, ancienne fontaine qui montre combien la libération des femmes est liée à l’installation de l’eau potable qui les a libérées de la corvée d’eau…

Fontaine sur le chemin de la glacière de Bocca Pruna

… châtaigniers envahis de broussailles, chênes énormes

Le chemin restauré s’achève en marches : tout au fond, une trouée comme dans ces rêves où l’on s’enfonce dans un tunnel qui s’ouvre sur le pays de « là-bas ».

Mais « là-bas », c’est déjà le soir. Les collines du plateau sont grises ; la glacière au toit de lauze est fermée. Nous ne verrons pas l’architecture interne de la citerne.

En redescendant de la glacière de Ville-de-Pietrabugno. Létang de Biguglia

Le soir, chez nos amis, le petit duc a chanté (comme il le faisait jadis chez nous à Trinité).