Un peintre du Nord au Petit Palais
Bruno Liljefors, « La Suède sauvage » du 1er octobre au 16 février 2025 – Petit Palais, avenue Winston Churchill, 75008 Paris – petitpalais.paris.fr(Nouvelle fenêtre) – Du mardi au dimanche de 10h à 18h, nocturnes les vendredis et samedis jusqu’à 20h. – Plein tarif à 12 euros
L’architecture du Petit Palais, construit pour l’exposition universelle de 1900, peut apparaître comme surchargée. Le style Beaux-Arts est l’art d’apparat d’une France au sommet de sa puissance satisfaite, mais le palais a de l’allure avec sa coupole surmontée d’un dôme en forme de couronne, reposant sur des colonnes elles-mêmes ornées de statues. Le regard est attiré par les anges dorés qui se détachent sur le bleu de la coupole.

L’intérieur est étonnamment lumineux, éclairé par de grandes croisées et par le décor de mosaïque du carrelage.

Les escaliers légers sont admirables.

Le petit Palais a un jardin intérieur délicieux, havre de paix à deux pas des Champs Elysées. A force de dire qu’il est secret, tout le monde le connaît, mais une fois qu’on a conquis une place, on peut jouir de son bassin et de ses arbres.
Le petit Palais est plein de trésors ignorés. Je pense à sa collection d’icônes orthodoxes que personne ne va voir.

Les conservateurs sont inventifs et pour leurs expositions, ils n’hésitent pas à marier des arts improbables. La collection d’art officiel de la République et le Street Art où l’on retrouve Bansky, Invader, Obey, Seth, Roa et tant d’autres :


Aujourd’hui, nous sommes venus voir un peintre du Nord, Bruno Liljefors, un peintre suédois. Sur l’affiche, qui représente un lièvre variable, la virtuosité peut décevoir. « Pfff, on dirait une photo »

Mais la douceur de la neige et de la lumière est illusion. La terreur n’est jamais loin. La nature sauvage est à la fois délicatesse et violence. Le Renard déchire la proie qu’il a ramenée pour ses petits. Il écorche. Ils dévorent.
Un petit chat noir et blanc se réjouit du soleil parmi les fleurs d’or du printemps tout en surveillant des oisillons du coin de l’œil. Bruno Lijsjefors n’oublie jamais que le monde animal est un monde de prédateurs tenaillés par la faim

Parfois, le peintre travaille le côté décoratif, cadrant l’avant d’une barque et la rive d’en face à la façon des photographes (il l’était).

Parfois, il fait penser aux abstraits en plaçant le spectateur au cœur des roselières, effaçant la ligne d’horizon pour l’immerger dans la matière.

Parfois, il évoque la stylisation japonaise, que ce soit au niveau des formes avec le vol lourd des oies sauvages.

Japonaise aussi la toile calligraphique des passereaux interprétée en rouge, blanc et noir.

Mais Bruno Liljefors vaut mieux que son éclectisme. Il sait faire ressentir la claire lumière qui semble émaner de la neige quand tout s’immobilise dans le silence de l’hiver.

je ne connaissais pas ce peintre mais j’en aime les gris feutrés de la neige et cette lumière devenue fourrure avec l’animal.
Une exposition à voir à la rentrée.
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C’est ce qui fait de Liljefors mieux qu’un peintre animalier cette façon de travailler les textures dans une même gamme de tons qui relie l’animal et son territoire !
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